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The Great Spas of Europe #85

vichySeize grandes villes d’eau d’Europe, connues sous l’appellation The Great Spas of Europe, souhaitent depuis plusieurs années une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En 2007, le gouvernement tchèque présente à l’UNESCO (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) trois villes thermales (Karlovy Vary, Mariánske Lázně et Františkovy Lázně), faisant partie du triangle de la Bohème de l’Ouest, pour qu’elles fassent l’objet d’une inscription sur la liste du patrimoine mondial.

Trois ans plus tard, un comité d’experts internationaux, réuni par l’Institut national du patrimoine tchèque, lance une étude comparative à grande échelle auprès d’autres villes thermales européennes. Le projet prend alors une dimension européenne et transnationale, et accueille neuf villes supplémentaires parmi lesquelles Baden-Baden, Spa, Vichy, Bath, Montecatini Terme et Luhačovice Lázně pour le triangle de Bohème. Ainsi, 16 villes thermales européennes, issues de sept pays différents, prennent le nom de Great Spas of Europe en 2012 afin de soumettre leur candidature commune à l’UNESCO.

Pour un héritage commun Chacune des villes participantes au projet entend ainsi faire reconnaître un patrimoine culturel commun auprès de l’UNESCO. En effet, toutes ont connu différents développements entre le début du XVIIIe siècle et le milieu des années 1920, soit la période précédant l’arrivée des médicaments pharmaceutiques. Sur le plan architectural, elles disposent d’infrastructures thermales similaires bordées d’un ensemble de bâtiments comparables tels que des églises, des théâtres, des casinos mais aussi des hôtels et des villas. Selon l’organisation, ces villes incarnent l’évolution de la médecine thermale à travers les traitements à base d’eau thermale tels que les bains et techniques d’hydrothérapie, les applications de boue mais aussi les cures de boisson. Autre élément important pris en compte : l’environnement. Les 16 stations thermales possèdent des parcs et des jardins qui s’accordent avec la disposition des lieux et sont propices à la convalescence. Des critères précis Quatre critères essentiels concernant la spécificité des villes thermales sont nécessaires pour participer au projet, ajoutés à ceux habituellement définis par l’UNESCO : chaque ville a dû, au cours de son passé, devenir le centre d’un foisonnement culturel et artistique qui a permis aux curistes de découvrir la littérature et la presse, éléments majeurs pour les débuts de la recherche thermale ; incarner des valeurs humanistes et encourager le développement des arts et des sciences ; populariser l’activité thermale ; et représenter la culture thermale et son évolution. Selon les directives de l’UNESCO, l’IWG (International Working Group), un comité d’experts indépendants nommés par l’ISG (International Steering Group) – constitué des États dont les villes sont candidates –, a abouti à une analyse comparative et a conduit à la création du groupe de villes candidates. En janvier 2017, cette démarche devra faire l’objet d’un temps d’observation jusqu’en septembre de la même année afin qu’un comité indépendant valide leur légitimité. Puis, le Comité du patrimoine mondial devra se réunir à l’été de 2018 afin d’accepter ou non le dossier de candidature.

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3 questions à Paul Simons, Secrétaire général du projet pour l’UNESCO du Great Spas of Europe

Quel est votre rôle au sein du projet ?

Actuellement, je suis le secrétaire général qui coordonne tout le processus en suivant les exigences de l’UNESCO. J’assiste également à toutes les réunions rassemblant les États (ISG), le groupe d’experts (IWG) et les différents maires du projet (MSG) afin d’enregistrer la procédure. Je suis en train de réaliser le système de gestion qui sera mis en place à la suite de la candidature de Great Spas of Europe, si cette dernière réussit. L’UNESCO exige d’avoir l’assurance qu’une organisation soit suffisamment compétente et pleine de ressources pour superviser la protection, la conservation et la future gestion des villes thermales candidates.

Quelle est l’ambition des Great Spas of Europe ?

Notre but est de réussir à mener à bien une candidature transnationale des plus importantes villes thermales européennes qui ont eu, entre le XVIIIe et le XXe siècle, une aura internationale. Si le projet arrive à son terme, il rassemblera la « crème de la crème » des villes thermales d’Europe et fera l’objet d’une inscription au Patrimoine mondial dans le courant de l’année 2018.

Quels sont les prochains objectifs à court terme ?

Nous espérons pouvoir réunir un panel d’experts afin qu’ils puissent jouer le rôle d’équipe éditoriale pour contrôler le travail, le dossier soumis par chaque ville thermale avant d’être inclus dans la candidature globale. Ils pourront aussi organiser une série d’ateliers grâce auxquels il sera possible d’explorer les différents aspects de l’activité thermale en Europe tels que l’essor de médecines occidentales et des soins de santé, le développement et la conception de certains paramètres dont le « paysage thérapeutique » des villes thermales ainsi que l’importance de certains éléments liés aux jeux d’argent comme les casinos. Nous espérons pouvoir établir, lors du Congrès de Vichy, une relation mutuelle de travail avec ESPA afin qu’elle soit pleinement consciente du projet des Great Spas of Europe et y apporte son soutien.

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